Comprendre comment fonctionne un arbre est essentiel lorsqu’on souhaite planter des arbres fourragers pour ses chevaux.
Comme pour nos compagnons équins, il est important de connaître leurs besoins et leur mode de fonctionnement pour bien les entretenir et les voir s’épanouir.
Un arbre n’est pas seulement un élément du paysage : c’est un être vivant complexe, indispensable à la santé du sol, au climat, et au bien-être de vos chevaux.
🌱 Qu’est-ce qu’un arbre ?
Un arbre est une plante ligneuse comportant un tronc, des branches et des feuilles.
On distingue deux grandes familles :
les arbres feuillus (chêne, frêne, saule, mûrier, etc.)
les conifères (pins, sapins, cyprès…).
Lorsqu’on parle d’arbres fourragers, on s’intéresse exclusivement aux feuillus, car les conifères n’ont pas d’intérêt alimentaire pour les chevaux.
Les feuillus sont donc les alliés privilégiés des projets de plantation d’arbres fourragers.
☀️ La photosynthèse : le secret de la vitalité des arbres
Les arbres produisent leur propre nourriture grâce à la photosynthèse.
En captant la lumière du soleil et l’eau du sol, ils transforment le dioxyde de carbone (CO₂) de l’air en sucres, sources d’énergie indispensables à leur croissance.
En retour, ils restituent de l’oxygène, rendant notre atmosphère respirable.
Ce processus vital montre à quel point planter des arbres fourragers dans un pré de chevaux est bénéfique : ils améliorent la qualité de l’air, rafraîchissent le microclimat, et créent de l’ombre naturelle pour les équidés.
💧 L’eau, moteur de vie
L’eau est essentielle au bon fonctionnement d’un arbre.
Celui-ci puise l’eau du sol à l’aide de ses racines et la fait monter jusqu’à ses feuilles grâce à de fins canaux situés sous l’écorce, dans une zone appelée cambium.
Cette partie, fine mais vitale, transporte la sève brute et la sève élaborée.
Le centre du tronc, quant à lui, est du bois dur servant à maintenir l’arbre debout.
C’est pourquoi il est crucial de protéger les troncs des morsures des chevaux : quelques coups de dents peuvent suffire à détruire ces canaux et faire mourir l’arbre.
Un tronc protégé, c’est un arbre qui vivra longtemps et pourra continuer à offrir ombre et feuillage fourrager.
🍂 Le rôle des feuilles et la vie du sol
À la fin de la belle saison, après avoir fait leurs réserves de nutriments, les arbres perdent leurs feuilles.
Seuls quelques feuillus à feuillage persistant (non fourragers) conservent leurs feuilles l’hiver.
La chute des feuilles n’est pas anodine : elles se décomposent au sol, enrichissant la terre et nourrissant une multitude d’organismes, notamment les champignons.
Ces champignons sont essentiels : ils forment avec les racines des mycorhizes, véritables échanges de bons procédés.
L’arbre leur fournit des sucres issus de la photosynthèse, et en retour, ils lui transmettent des minéraux et nutriments difficilement accessibles autrement.
C’est un exemple parfait de coopération naturelle.
🌿 Les stratégies de survie
Lors de sécheresses prolongées, certains arbres perdent leurs feuilles en plein été.
Ce n’est pas un signe de mort imminente, mais une stratégie de survie.
En se délestant de leurs feuilles, ils réduisent la transpiration et donc la perte d’eau.
Il ne faut surtout pas couper un arbre dans cet état : il se défend déjà contre les éléments, inutile de lui compliquer la tâche !
En hiver, les arbres entrent en dormance. Leur croissance s’arrête, en attendant le retour des températures plus clémentes.
C’est d’ailleurs cette alternance entre croissance et repos qui forme les cernes de croissance visibles sur les troncs coupés, et qui permettent d’en déterminer l’âge.
Ce phénomène ne concerne toutefois que les arbres de nos régions tempérées : sous les tropiques, où les conditions restent stables, les arbres poussent en continu et n’ont pas de cernes visibles.
🌰 La reproduction des arbres
Comme tous les êtres vivants, les arbres ont leurs stratégies de reproduction.
Ils produisent des graines qui peuvent être dispersées par le vent, par l’eau, ou transportées par les animaux.
Certains fruits sont mangés, et les graines sont ensuite “semées” plus loin, au gré des déplacements des animaux — un processus naturel et ingénieux.
Les arbres n’ont pas d’âge limite. Ils peuvent vivre plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires.
Leur longévité dépend surtout des accidents de la vie : sécheresse, maladies, attaques d’insectes ou champignons, ou encore dommages mécaniques (comme une taille mal faite).
✂️ Tailler pour mieux vivre
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, tailler un arbre correctement ne lui fait pas de mal — au contraire.
Une taille bien menée stimule la repousse et redonne de la vigueur.
C’est un point important lorsqu’on parle d’arbres fourragers pour les chevaux : leur gestion implique des tailles régulières, ou la possibilité de laisser les chevaux eux-mêmes “tailler” les branches accessibles.
Avez-vous déjà observé ces arbres en ville, aux troncs puissants mais aux branches entièrement coupées ?
Ce sont des trognes.
À première vue, ils peuvent sembler “mutilés”, mais il n’en est rien. Cette technique, utilisée depuis des siècles, permet de régénérer les arbres et de stimuler une repousse vigoureuse chaque printemps.
Évidemment, cela doit être réalisé au bon moment et avec une bonne connaissance du fonctionnement de l’arbre.
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à découvrir mon article complet dédié à la taille en trogne des arbres fourragers (lien ici).
🌳 En conclusion : comprendre l’arbre pour mieux nourrir le cheval
Mieux connaître le fonctionnement des arbres, c’est mieux comprendre comment ils peuvent améliorer la vie de nos chevaux.
Les arbres fourragers ne se contentent pas de fournir des feuilles nutritives :
ils rafraîchissent les pâtures, abritent la biodiversité, stabilisent les sols et favorisent un équilibre naturel bénéfique à tout l’écosystème.
Planter des arbres fourragers pour vos chevaux, c’est donc bien plus qu’un geste de confort :
c’est un investissement pour leur santé, pour la résilience de vos prairies, et pour le vivant dans son ensemble. 🌿
